Quand la peur prend le dessus après un accident ?

Cavalière depuis plus de 11 ans, je mets les bottes au placard après une belle frayeur, y en a t il d'autres à qui s'est arrivé ?

J'ai monté beaucoup de jeunes, de rétifs ou de dangereux, ma période "ado inconsciente"... Seulement, il y a quelques temps, j'ai réfléchi : quel investissement, quels risque pour quel plaisir réel...? (En ajoutant un travail prenant, ça m'avait aidé à décider d'arrêter, mais ce n'était pas prévu aussi vite).
En 11 ans, j'ai accumulé pas mal de chutes : trauma cranien, entorse grave du genou, entorses aux poignets, aux doigts,... Je suis toujours remontée, parce que dans mon cas, je n'ai pas eu peur (si, lors de la chute, mais pas après), vomir, ca n'a rien de traumatisant, avoir mal au genou non plus, etc...
Et il y a deux semaines j'ai eu un bel accident qui m'a envoyé à l'hopital avec une perforation des poumons supposée, au final, il n'en est rien, j'ai "juste" plusieurs côtes felées et une entorse du poignet. Je ne suis pas remontée depuis, j'accepte volontiers d'avouer m'être fait peur cette fois là, non pas sur la chute mais sur "l'après" : ne plus pouvoir respirer allongée pendant des heures, très difficilement en étant debout, suite à ma chute j'ai perdu connaissance pendant 30min alors que ça faisait un moment que j'étais tombée, bref ça fait bizarre, vraiment... En plus de ça, j'ai eu la mauvaise idée d'aller voir la vidéo de ma chute, je pense pas que ça m'ai aidé, au contraire d'entendre les gens crier, de voir,...
Donc voilà, je suis à pied, j'aurai de toute façon arrêté fin aout, mais les conditions sont plutôt différentes...

Ma question s'adresse donc aux accidentés, comment avez vous géré pendant et après ? Quel traumatisme ? Êtes vous remontés rapidement ou cela a t il mis du temps ? Pouvez vous tout faire (dans mon cas, chute à l'obstacle, je pense que c'est terminé pour moi...) ? Help

ce n'est pas une honte d'avoir peur
ce n'est pas une obligation de remonter après une chute (quelle qu'elle soit)

oui nous risquons notre vie à se casser la gueule à tout bout de champs, tant qu'on n'a pas peur, que ce risque ne nous freine pas on continu si un jour on se pose trop de questions autant arrêter.

arrêter quand on a un doute, et reprendre SI on a un jour envie de reprendre.

de toute façon se forcer à remonter ou à pratiquer une discipline (cso, cce autre...) quand on a peur ne SERT à rien, c'est même dangereux car souvent on attire ce que l'on redoute le plus, par un comportement inadapté.

c'est déjà bien d'avoir conscience de ses appréhensions c'est naturel.

j'ai aussi eu mon lot d'accident, entorses des cervicales, cote cassée, fracture à la main.

je suis toujours remontée après chaque convalescence (pour finir ma formation équestre professionnelle) mais à chaque fois avec un peu plus d'appréhension, car on se dit que la vie ne tient qu'à un fil et qu'on est vraiment peu de chose.
résultat j'ai pris la décision d'arrêter de me forcer à faire des choses parce qu'IL faut le faire...
désormais je ne fais que ce qui ne me fout pas la peur au ventre, je ne fais plus ce que les autres m'ordonnent (aller sur des combinaisons mal calculées, monter des chevaux qui ne sont pas sortis pendant 3 jours etc etc etc...

je ne me suis pas arrêté de monter, mais si je n'avais pas pu choisir MA pratique alors oui j'aurai sans doute arrêter sans honte en admettant mes limites phyisques et psychologiques tout simplement.
tout comme mes limites actuelles, l'âge avançant, on a des limites physiques et psycho dont il faut prendre en compte.
(quand on se rend compte véritablement que sa vie en dépend, on freine) parce qu'il s'agit pas de savoir que notre vie dépend d'un sport à risque quand on le comprend vraiment, c'est autrechose.

moi je dirais qu'il n'y a pas 2 cas pareil.
et qu'il faut faire ce qu'on se sent prêt à faire au moment où l'on a envie de le faire....
et si l'envie ou la peur est là et bien ne pas remonter n'empêchera pas la terre de tourner.

bon courage à toi.

Mon témoignage ne t'apportera peut-être pas grand-chose mais je me reconnais un peu dans ta description.
Je suis montée à cheval pendant 12 ans et je n'ai jamais eu peur.. Je montais tous les chevaux et poneys qu'on me donnait, j'étais casse-cou mais j'étais tellement confiante et je n'avais peur de rien. Mais un jour la jument de ma vie est partie et j'ai du me retrouver un autre cheval. Seulement je n'avais plus trop le goût de monter et je venais de moins en moins. Ce qui fait que mon mono me donnait toujours les chevaux à travailler du club, les jeunes, seulement je n'avais plus du tout l'assurance que j'avais avant et j'ai commencé à me faire peur. J'ai fais une assez mauvaise chute, un vol plané pour finir à plat dos par terre, plus de peur que de mal. J'ai mis du temps à revenir, et quand je suis remontée le courant est très mal passé avec le cheval que j'avais et pas moyen de le maitriser (c'est une grosse boule de nerf et très imposant), j'étais crispée et j'ai fini en pleur. encore une fois je me suis arrêtée. J'ai décidé de revenir, mon mono m'a donné une ancienne poulinière pas du tout faite pour le club et on a sauté. Pas de chance, avec la jument on a panaché, elle est tombée sur moi (elle doit faire 1.85m, un vrai tank). J'ai eu peur, un très très mauvais hématome sur le tibia (j'ai encore la marque après plus d'un an). Depuis je ne suis pas revenue, j'ai été complètement dégoutée. La peur est restée quelque temps et depuis plusieurs mois ça me démange de remonter. Seulement je sais que cette fois ca ne sera plus en club, je remonterais quand j'aurai mon propre cheval et pas avant, cette ambiance de club me dégoute. (surtout que mon mono n'a RIEN fait pour me rassurer ou me dire de revenir ).

Enfin c'est assez différent de toi mais au fond moi aussi je suis passée du "casse-cou" à la peur, et finalement c'est parti. L'amour des chevaux revient toujours.
Ne perds pas espoir et surtout laisse le temps agir, tu verras un jour ou l'autre que ton envie de monter reviendra, de resauter aussi... Tout viendra avec le temps pour l'instant fais une pause et tout s'arrangera

Tout comme vous, je monte à cheval depuis longtemps, je suis une vraie casse cou, je monte ce qu'on me donne à monter (jeune, rétifs...)
Il y a 3 ans (déjà...), un proprio de mon club m'a confié son jeune: 1.75m, 550kg, un beau morceau avec une force de taureau.
Tout se passait bien, un vrai amour, je me faisais plaisir avec lui, on avait une vraie complicité.
Comme tout jeune, il a du commencer à sortir en concours.
Nos débuts ont été extraordinaire, on a eu une bonne progression et très vite quelques résultats.
Puis un jour, on part sur un hunter, je ne l'ai jamais eu aussi bien que ce jour là: cheval réactif et au taquet.
La cloche sonne, je fais mon cercle, Monsieur est joueur, direction le 1, le 2 et là... Le cheval croit qu'il faut aller tout droit alors qu'on tourne à angle droit à droite et là, on s'effondre.
1.75m qui pique au sol, je me fait expulser et lui commence son soleil. J'ai vraiment cru qu'il allait retomber sur moi mais heureusement, il ne le finit pas.
On se retrouve au sol tous les deux.Sonné!
On reprend nos esprits (si on peut dire que je les avais car si sa avait été le cas JAMAIS je ne serais remontée), je remonte dessus et avec autorisation du jury, on finit notre tour "Sans Faute"
Ce jour là, il y avait 3caméras: mon moniteur, une amie, et le proprio du cheval.
Seul le proprio a filmé la chute en entier.
Le soir, comme toi, je l'ai regardé. J'ai vu la chance que j'avais eu que mon cheval ne finissent pas son soleil. J'étais traumatisée.
(Au passage, je ne comprends pas comment le jury a pu autorisé de me laisser repartir)
Après, ce concours il y a eu un truc de perdu entre mon cheval et moi. On a resauté. Impossible de ma part de resauter rien qu'une croix avec lui, je me mettais en position fœtale (idéal pour tomber!)
Mon moniteur a été patient puis un jour, voyant que sa faisait deux semaines que je n'avais pas sauté, il m'a dit de préparer mon cheval et qu'on allait sauter.
Il m'a sorti les doigts des fesses, me faisant comprendre que mon cheval et moi, nous n'étions pas planté que c'était des choses malheureusement qui arrivait.
Nous avons repris confiance et nous sommes repartis sur une belle fin de saison.

Deuxième.
Un autre cheval confié. Cela faisait 1 semaine que je l'avais.
Cours de saut encore.Détente.
J'arrive sur une croix minus. Le poney s'arrête. Je fais mine de me fâcher (gentillement car Monsieur était susceptible) et là, sa part en cacahouète.
Le poney se cabre, fait 1/4 de tour et se présente devant les chandeliers qui étaient dans la longueur de la carrière (on devait travailler sur une serpentine)
Impossible de le diriger, la barre fait 30cm à coté et lui se dirige sur le chandelier et le saute (1.70m au passage)
J'entends un "LÂCHE" pendant mon plané. Le poney était en train d'accrocher le chandelier des postérieurs et était déterminé à sauter la lisse de la carrière.
J'ai lâché, évitant je ne sais comment, le poney et le chandelier et chutant d'environ 2m.
Je n'ai ABSOLUMENT RIEN EU. Sonnée mais consciente.
Je suis remontée sur le poney, on a resauté, morte de peur mais c'est moi qui est voulu, mon moniteur était pas trop d'accord.

Depuis, je continue à monter attendant surement ma prochaine grosse chute, mais je suis nettement moins casse cou.